Le Weta mouille énormément, en particulier au
portant, mais je considère cela comme le prix à payer pour la vitesse
et le fun.
Quant à se mouiller par retournement, le risque est toujours là sur
un multicoque, bien que pour le Weta ce risque est moindre que pour un
catamaran de sport classique. La conception du bateau génère la vitesse optimum quand le bateau est relativement vertical
avec sa coque centrale flottant dans l'eau et non levée au dessus. Par
conception, les flotteurs latéraux sont trop petits pour supporter le
poids du bateau sans l'aide de la coque centrale et ils sont aussi
plus haut sur un plan vertical avec les bras de liaison non
horizontaux par opposition à d'autres trimarans. Donc, si
la grand-voile est trop bordée dans une survente, le flotteur sous le
vent s'enfonce et
ralenti le bateau. Si je n'ai jamais dessalé dans ces conditions, par
contre j'ai dessalé deux fois, le même jour, lors d'un virement de
bord à petite vitesse et d'un refus de virer où mon poids était trop à
l'arrière et le vent prenant le foc à contre à fait soulever l'avant
du bateau pour le faire pivoter en gros le long d'un axe reliant le
safran à un point situé à l'arrière du flotteur sous le vent.
Le Weta est cependant facile à redresser
après un chavirage. La procédure est à la fois plus facile et bien
plus longue que pour un
catamaran de sport. Elle commence par remplir d'eau un flotteur jusqu'à ce que le
bateau fasse une rotation de 90° pour se trouver avec le mât à plat
sur l'eau (attention: si vous êtes prêt d'un obstacle, choisir le
flotteur qui sera au vent après le ressalage!). Ensuite la deuxième rotation
est facilement provoquée par le vent soulevant la voile par en dessous
et/ou le poids d'une personne sur la
dérive et se tenant à la coque latérale en l'air. Remonter ensuite sur
le bateau nécessite une bonne forme physique (certaines personnes ont
besoin d'une échelle de corde pour cela). Finalement il faut naviguer
avec le flotteur noyé au vent pour vider une partie de son eau puis
remettre en place son capot de trappe. Attention cette dernière
manoeuvre peut être difficile à faire en navigation solo.